En 2016, Gwen Jorgensen remporta la première médaille d’or olympique américaine en triathlon. Au lieu de devenir la première triathlète à défendre son titre aux prochains J.O. à Tokyo en 2020, celle que l’on surnomme « Gwen the Phenom » s’est fixé un objectif encore plus audacieux : l’or sur le marathon !
Gwen Jorgensen (32 ans, 1 m 77, 55 kg) s’entraîne avec Jerry Schumacher, le célèbre entraîneur du Bowerman Track Club et des championnes de marathon, Shalane Flanagan, troisième du New York City Marathon 2018 (et victorieuse en 2017), et Amy Cragg, médaille de bronze de marathon aux championnats du monde 2017.
Sur la piste comme sur la route, les choses s’étaient jusqu’à présent plutôt bien passées. Gwen Jorgensen réussit un record personnel sous les 32 minutes en mars sur 10 000 m et se classa quatrième aux championnats US de semi-marathon à Pittsburgh en mai en 1:10:58. Le 7 octobre dernier, à Chicago, par contre, si elle réalisa un nouveau record personnel (2:36:23) sur marathon, malade, elle ne finit que 11e de l’épreuve.
Elle se montra déçue par sa performance et se mit à douter du bien-fondé de sa décision d’abandonner le triathlon. C’est que la concurrence américaine sera rude sur marathon pour se qualifier en vue des J.O. de 2020 à Tokyo : Shalane Flanagan, Jordan Hasay, Des Linden, Molly Huddle et Amy Cragg paraissent a priori intouchables (bien que la première puisse arrêter sa carrière et la deuxième soit blessée).
Pourquoi Gwen Jorgensen décida-t-elle de quitter le sommet du triathlon pour le marathon? « Je ne crois pas avoir atteint mon potentiel maximum en course à pied, avait-elle déclaré à Runner’s World. En triathlon, mes prestations en course à pied n’ont cessé de s’améliorer et m’ont amenée à m’interroger sur mes limites dans cette discipline. »
Qu’est-ce qui l’intrigue dans le marathon? « Pour moi, confia-t-elle, c’est l’événement olympique le plus emblématique. Tout le monde connaît et respecte cette distance. »
« Le marathon est un défi mental d’une nature très différente par rapport au triathlon. En triathlon, il faut vous préparer à des changements de courant lors de la natation ou à un incident mécanique ou une chute pendant le parcours à vélo. En marathon, vous faites exactement la même chose pendant 42,2 km. Vous devez rester concentrée tout au long de l’effort et surmonter une douleur extraordinaire liée à l’utilisation des mêmes muscles, kilomètre après kilomètre. »
Le plus gros défi physique à relever pendant la préparation d’un marathon est d’éviter les blessures. Avant chaque sortie, elle passe jusqu’à 45 minutes en pré-entraînement et en étirements et exécute des exercices d’activation et de force, notamment pour préserver le tendon d’Achille. Elle consulte régulièrement un massothérapeute, un acupuncteur, un physiothérapeute, un thérapeute en réadaptation physique et un thérapeute du plancher pelvien.
Les grosses semaines d’entraînement, Gwen Jorgensen court 160 km. Après sa grossesse de 2017, le plus dur fut de faire en sorte que son corps se réadapte aux kilomètres. La vitesse s’en suivrait. Elle eut du mal à maintenir sa vitesse quand elle augmentait le kilométrage. « Mais, ce ne sont pas uniquement les jambes qu’il faut entraîner, concéda-t-elle, il faut aussi s’habituer à supporter l’ennui et à se faire mal. »
Côté belge, les meilleures performeuses de l’année 2018 sur marathon au classement actuel officiel de l’IAAF (l’Association internationale des fédérations d’athlétisme) sont Nina Lauwaert (30 ans, 2:30:24, Eindhoven, 14.10.2018), Karen Van Proeyen (34 ans, 2:39:49, Eindhoven), Hanna Vandenbussche (31 ans, 2:46:06, Stockholm 02.06.2018) et Amélie Saussez (30 ans, 2:46:26, Florence, 25.11.2018).
(Source : Runner’s World et IAAF.)
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