Challenge du Brabant Wallon à Gastuche (31.08.2013)

Les festivités villageoises n’ayant pas lieu cette année à Gastuche et l’habituel chapiteau n’ayant pas été dressé à proximité de la gare ferroviaire, le Challenge du Brabant Wallon s’était posé samedi quelques centaines de mètres plus loin, dans les installations du football club local. Cette avant-dernière manche de la saison 2013 ayant attiré près de 500 participants (contre 423 en 2012), il fallut, à moins de se déplacer à vélo comme le firent certains, trouver à se garer le long de la route Wavre-Hamme-Mille ou dans les rues avoisinantes et la plupart passèrent devant une stèle fleurie érigée à la mémoire des combattants et des victimes civiles des deux guerres mondiales.

Au moment où le monde s’apprête à s’embraser à propos de la Syrie, comment ne pas réfléchir, face à cette stèle, à ce qu’à l’époque il s’agissait de repousser un envahisseur et de défendre la liberté et les valeurs de la patrie alors qu’aujourd’hui il s’agit de « punir », suivant le mot du président de la République française, un régime en place et de prendre parti dans une guerre civile opposant dans un pays du Moyen-Orient des factions disparates et comportant des enjeux qui le sont tout autant.

Dans une lettre ouverte au président américain publiée sur le site d’information américain The Daily Beast, Christopher Dickey, chef du bureau parisien du magazine américain Newsweek et rédacteur responsable pour le Moyen-Orient, écrit ceci : « Moins de 30 pour cent des Américains soutiennent une quelconque intervention militaire en Syrie et les sondages d’opinion effectués par Reuters/Ipsos indiquent que plus les nouvelles en provenance de Syrie se détériorent, plus grande est l’opposition à une intervention. Le refus du Parlement britannique d’adopter le plan du Premier Ministre David Cameron de se joindre à une action militaire reflète non seulement l’opinion britannique mais aussi l’opinion mondiale. » Qui seraient les mieux servis par des frappes aveugles, les enfants syriens – vraiment ? – ou les bonimenteurs fabricants de bombes (grâce au renouvellement des stocks), les rois du pétrole (grâce à l’envolée des prix) et les aigrefins de la haute finance (grâce à de juteux allers-retours sur les marchés boursiers) ? S’agirait-il de semer la destruction et le chaos pour permettre à d’autres puissances régionales d’avancer leurs propres desseins ?

Sans doute faut-il se réjouir de ce que, dans une démonstration de démocratie dans le plein sens du terme, le Parlement de la Grande-Bretagne se soit rebiffé contre la volonté de son gouvernement d’intervenir dans ce conflit. Les parlementaires réfractaires s’exposèrent aux railleries de la presse ultra-conservatrice les traitant de « tea drinking surrender monkeys » (« singes capitulards buveurs de thé »), The Sun s’inspirant ici de la description (« cheese eating surrender monkeys ») dont les Français avaient été affublés après que Dominique de Villepin eût prononcé un discours mémorable devant l’assemblée générale de l’ONU mettant en doute l’existence d’armes de destruction massive en Irak et s’opposant à l’intervention militaire de 2003.

« Dans ce temple des Nations unies », plaida le ministre français des affaires étrangères d’alors, « nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience. La lourde responsabilité et l’immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix. Et c’est un vieux pays, la France, un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’Occupation, la barbarie. Un pays qui n’oublie pas et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la liberté venus d’Amérique et d’ailleurs. Et qui pourtant n’a cessé de se tenir debout face à l’Histoire et devant les hommes. Fidèles à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »

Ne faudrait-il pas aujourd’hui aussi que ceux qui prétendent détenir les preuves irréfutables de ce que d’indicibles atrocités ont été commises par le régime en place soumettent lesdites preuves sans atermoiement à la communauté internationale par la voie diplomatique (nul besoin même, semble-t-il, de les afficher sur la place publique) et mettent les différentes parties au conflit devant leurs responsabilités politiques et morales face à l’humanité ? « En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi », déclara Franklin D. Roosevelt (président des Etats-Unis de 1933 à 1945). Se souvient-on de cette sagesse exprimée il y a plus de deux mille ans par le poète romain Horace : Vis consilii expers mole ruit sua (La force sans l’intelligence s’effondre sous sa propre masse) ?

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Pour en venir au chapitre “mens sana in corpore sano”, que Didier Corin permette de se référer à son compte-rendu sympathique, sportif et familial du jogging du Challenge du Brabant Wallon à Gastuche sur la page Facebook Joggeur 12-15kmh : « Nadia, Axel et moi avions rendez-vous avec mes parents du côté de Wavre pour l’après-midi et nous en avons profité pour courir dans le Brabant Wallon, à 15 heures à Gastuche. Cette course qui avait réuni près de 500 participants méritait le détour : des montées sèches, de petits chemins de terre dans les bois, de superbes vue le long du golf du Bercuit, des sentiers entre les propriétés et un “mur” au km 10… tout ça le long de 13 km de plaisir. Un temps de 1 h 25 min pour Nadia et de 57 min pour moi. Et chouette pour Axel de passer quelques heures avec Papy et Mamy de Braine-l’Alleud. »

« Il emporte tous les suffrages », dit Horace dans l’Art Poétique, « celui qui mêle l’utile à l’agréable ». Et mieux encore, du même dans les Odes : « Si nous sommes dans la joie, gardons-nous de porter nos pensées au-delà du présent » (Laetus in praesens animus, quod ultra est, oderit curare).

Les lauréats du jour furent Denis Galerin (catégorie 20-29 – 45 min 41 s pour les 12,9 km suivant mesurage précis Garmin de Matthieu Beyaert – quelqu’un a-t-il sorti la roue de géomètre ?) et Zaina Semlali (catégorie 40-49 – 54 min 42 s – 36ème au classement général). La dernière manche du Challenge du Brabant Wallon 2013 aura lieu le samedi 7 septembre à 15 heures à Sart-Risbart sur deux distances au choix, 12,6 km et 20,1 km. La soirée de clôture de la saison 2013 aura lieu le samedi 19 octobre à partir de 17 heures 45 à Grez-Doiceau.

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