Patrice Gourrier et Jérôme Desbouchages vous invitent dans Méditation et paix intérieure à devenir ce que vous êtes, à grandir humainement et spirituellement. Le projet n’est pas de vous proposer une technique, mais une démarche qui s’inspire d’une tradition bimillénaire et des textes de ceux que l’on qualifie de pères du désert. Ils vous invitent à éveiller la source qui est en vous.
L’ouvrage est préfacé par un médecin psychiatre, Christophe André, et par le moine bouddhiste français Matthieu Ricard que l’on sait proche du Dalaï-lama dont il est l’interprète en français.
Que l’on soit croyant ou que l’on ne le soit pas ne change pas la perspective générale de la démarche, qui consiste non pas à chercher un sens à sa vie (car cela signifierait que ce sens préexisterait quelque part et qu’il suffirait de le découvrir), mais à donner un sens à sa vie. « Ce qui relève de la volonté, notre nature le possède en puissance, mais c’est par l’action que nous nous le procurons », dit Basile de Césarée (329-379).
Ce dernier pratiqua l’ascèse toute sa vie. Qu’en est-il ? L’étymologie du mot provient du latin asceta, un mot qui dérive du grec ancien ἄσκησις (askêsis) qui signifie exercice, entraînement, ce qui fait suggérer aux auteurs que les ascètes sont des athlètes de leur vie. En russe, l’ascèse revêt d’ailleurs une conception dynamique de processus de croissance. Le dictionnaire la définit comme une discipline, un ensemble d’exercices auxquels s’astreint une personne pour son perfectionnement spirituel.
L’ascèse est un art de vivre, plus en ligne avec le « je pense, donc je suis » de Descartes qu’avec le « je bouge, je m’agite, donc j’existe » qui semble prévaloir dans la société d’aujourd’hui. S’y mêlent les notions d’effort et de récompense, comme en quelque sorte quand, loin de l’agitation, l’on gravit une montagne en quête de stabilité, dans la paix intérieure et la méditation, laquelle vise à purifier l’esprit de ce qui est impropre à sa nature. Le propos n’est pas moralisateur, il est de retrouver le bon sens, la première étape sur la voie de la sagesse.
« Mens sana in corpore sano » (« Un esprit sain dans un corps sain »). Sans doute est-il approprié de citer ici cette citation (à connotation éminemment sportive de nos jours) extraite de la dixième Satire du poète romain Juvénal (Ier et IIe siècles de notre ère). N’est-elle pas le reflet de la sagesse populaire qui entend que ce n’est pas le corps et ses cinq sens qui constituent l’homme, que ce n’en sont pas l’esprit et ses facultés de conscience et de raisonnement, mais que les racines de son être plongent dans leur union ?
Les auteurs de Méditation et paix intérieure appellent à utiliser nos sens pour prendre pleinement conscience de l’espace qui nous entoure et pour parcourir le chemin du visible à l’invisible et, si nous voulons être acteurs de notre vie, à aimer (l’autre tel qu’il est et non tel que l’on voudrait qu’il soit), à ne pas oublier que l’important, quand on tombe, est de se relever, et de continuer à avancer, et que la volonté est puissance.
Méditation et paix intérieure, Patrice Gourrier et Jérôme Desbouchages, 326 pages, Editions Artège.
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