Eliud Kipchoge, extatique au soir de sa victoire dans le marathon olympique masculin de Rio sur son compte Facebook : « Aujourd’hui, 21 août 2016, si mon rêve est devenu réalité, c’est grâce à toutes ces personnes de rêve que j’ai rencontrées dans mon existence, mes coaches, mes managers, ma famille, mes amis athlètes, les journalistes et même ces étrangers rencontrés fortuitement. Chacun a joué un rôle, chacun a contribué de manière considérable à m’encourager sur la route de Rio et m’a poussé à explorer le territoire inconnu de mes espoirs et de mes ambitions. Mais, à la réflexion, une personne exceptionnelle mérite tout particulièrement ma reconnaissance, c’est mon premier manager de rêve, mon coach et mon mentor, Monsieur Patrick Sang. »
L’athlète kenyan a confirmé dimanche son statut de grandissime favori du marathon olympique masculin en produisant un effort extraordinaire sur les quinze derniers kilomètres et en s’imposant en 2:08:44, en solitaire, avec le plus grand écart enregistré sur un marathon des Jeux Olympiques depuis la victoire de Frank Shorter en 1972. C’était aussi la septième victoire de Kipchoge en huit marathons depuis ses débuts au Marathon de Hambourg en 2013 et cette médaille d’or olympique sur marathon s’ajoute à sa victoire à l’âge de 18 ans sur les 5000 m des championnats du monde de 2003, illuminant l’une et l’autre une carrière illustre de 13 ans déjà.
Le plus édifiant est la manière dont le marathonien kenyan s’est imposé dimanche, auteur d’un reverse split de plus de trois minutes, 1:05:55 sur la première moitié de la course, 1:02:49 sur la seconde moitié, un écart qu’aucun coureur n’a jamais approché. Un championnat de marathon diffère du tout au tout par rapport à un grand marathon comme Londres ou Berlin : aux J.O., chacun vise les médailles et Kipchoge, lui qui n’avait jusqu’à présent remporté « que » une médaille d’argent et une médaille de bronze sur 5000 m à de précédents Jeux Olympiques, visait l’or.
Au passage des 20 km, pas moins de 48 coureurs évoluaient à pas plus de dix secondes de la tête de la course. Ils étaient encore 37 à la fin du 25e kilomètre (1:18:12). Peu après, l’un des candidats aux médailles, l’Ethiopien Tesfaye Abera, vainqueur du Marathon de Dubai 2016, abandonna et le trio kenyan constitué de Kipchoge, Wesley Korir et Stanley Biwott, qui communiquaient entre eux, se porta à l’avant de la course. Rapidement, le groupe de tête se réduisit à neuf unités et les 30 km furent franchis en 1:33:15. Deux kilomètres plus loin, ils n’étaient plus que quatre en tête : Kipchoge, les Ethiopiens Feyisa Lelisa et Lemi Berhanu et l’étonnant Américain Galen Rupp, qui n’avait jamais couru qu’un seul marathon jusqu’alors (en février, aux épreuves-tests olympiques des Etats-Unis) et qui s’était classé 5e du 10.000 m des J.O. de Rio huit jours plus tôt.
Berhanu lâcha prise avant la fin du 34e km, Rupp, après le ravitaillement du 35e km (1:47:40). Las d’avoir Lelisa constamment derrière lui, Kipchoge lui intima de se porter à ses côtés. Irrité de ce que son adversaire ne réagissait pas, le champion kenyan plaça un démarrage fulgurant dans le 36e km et provoqua en une centaine de mètres une cassure décisive. Au 40e, Kipchoge (2:02:24) devançait Lelisa de 36 sec et Rupp suivait 12 sec plus loin. L’avance de Kipchoge sur ses plus proches rivaux ne cessa de s’accroître sur les deux derniers kilomètres, Lelisa (2:09:54), au bord de l’épuisement, parvenant néanmoins à préserver sa médaille d’argent de 11 sec par rapport à Rupp, médaille de bonze en améliorant en 2:10:05 le temps qu’il avait réalisé sur son premier marathon.
L’Erythréen Ghebreslasssie (2:11:04), auteur d’une belle remontée qui donna un moment à penser qu’il pourrait revenir en ordre utile pour le podium, termina 4e. Parmi un nombre record de 140 finishers, le champion olympique de 2012 et champion du monde de 2013, Stephen Kiprotich (2:13:32), termina 14e et le Belge Koen Baert (2:14:53), à une remarquable 22e place. Florent Caelen finit 44e (2:17:59), Willem Van Schuerbeeck, 56e (2:18:56).
« C’est un moment historique, la première fois qu’une femme <Jemima Sumgong> et un homme du même pays sont victorieux sur le marathon d’une même Olympiade, et c’est le plus beau jour de ma vie! », conclut Kipchoge. Gloire à ce merveilleux champion !
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